repères de site et vie (1)

retour sommaire page repères du jour
 

29 avril : "James Joyce habite juste à côté de la rue de Grenelle et Ben le connaît vaguement, ils se croisent souvent dans la rue. [...] Il a une toute petite tête, j'ai remarqué, plus petite que celle de son épouse qui l'accompagnait. Le lendemain nous sommes allés chez Shakespeare & Co et j'ai acheté un exemplaire d'Ulysse. Ça commence bien mais il faut avouer que je m'y suis un peu embourbé et que je n'en ai lu qu'environ un tiers." (W. Boyd - A livre ouvert). - Mon regret est de ne pouvoir lire Ulysse en anglais. Je m'en fais une petite perfusion de temps à autre. Peut-être devrais-je lâcher le livre de Boyd pour reprendre Ulysse. Non. Mais Ulysse est le genre de livre fidèle qui ne me quittera pas, et j'y reviens toujours, un petit chapitre par ci, un petit chapitre par là. C'est un livre ami. - Shakespeare & Co, excellente idée, il faut absolument que j'y emmène G., la semaine prochaine, peut-être... merci William.

28 avril : une voix sur ma messagerie téléphonique, claire, enjouée, et avec un ravissant accent québécois - je me régale de plus en plus à l'écoute des accents étrangers (celui d'Antonio Lobo Antunes n'était pas étranger au plaisir que j'ai eu à écouter la série d'entretiens que France Culture lui a consacré - et, au passage, l'accent de Miguel Benasayag sur cette même radio me manque bien). Mon amie G. est à Paris. Demain, nous ferons résonner nos pas dans les couloirs du Louvre. Des années que nous correspondons - avec les mêmes accents - elle fut d'ailleurs mon premier contact sur internet (il y a... des années). - Aujoud'hui, j'ai inscrit mon site sur Portraits d'artistes (où était déjà inscrit mon ancien site, celui qui n'existe plus, j'apprécie beaucoup cet espace). Cependant, cela n'a pas fait long feu avant qu'une partie de moi pose la question : quel est le sens de faire connaître son site, produit non fini, travail en recherche constante ? Quel est le sens de vouloir montrer ses hésitations, ses essais, car il s'agit bien de cela, n'est-ce pas ? L'embryologie d'un chemin jamais fini. L'etude d'un reflet. hum... je lisais tout à l'heure l'importance de l'observation chez l'artiste*... artiste, je ne sais pas, observatrice, assurément, j'essaie de l'être. Pas de jugement, je regarde, je me laisse surprendre, je suis gourmande à ce niveau, je ne sais ce que vaut ma vision, je voudrais la pousser au plus loin d'elle-même, et puis elle en vaut une autre. Point. Peut-être croisera-t-elle une vision similaire ? Peut-être touchera-t-elle le porteur d'une autre vision ? la vision sujette à l'observation est aujourd'hui différente d'hier et de demain. Exposer me fait observer mon travail avec les yeux de l'autre, ils ouvrent mon regard. Sans concession, le temps est le plus mauvais allié de la concession. Nous avançons.

* Gao Xingjian, dans Autour de Gao Xingjian, Ethique et esthétique pour aujourd'hui

27 avril : que faire de mon autre site, Mirage et labyrinthes ? Je pourrais rapatrier quelques pages ici, des images tout au moins. Pour le moment, je me contente de faire un lien. Image d'un hier pas si vieux, il se présentait un peu comme cette page "repères". Il y eut avant cela un autre Mirage, celui-ci sans lien, ou presque, avec mon aujourd'hui, si ce n'est cette citation d'Emir Kusturica :" Nous sommes poussés à toujours tout rationaliser, mais ce sont les rêves qui habillent nos vies. On a beau essayer de conquérir l'univers, se poser sur d'autres planètes, je crois fermement que l'homme demeure un poisson qui flotte dans les rues vides des villes... Nous flottons dans la vie en croyant posséder un certain savoir, mais nous ne savons rien du tout... Voilà pourquoi l'homme est un poisson, un être inconnu, imprévisible, mystérieux. " Voilà, un poisson, toujours.

26 avril : la nouvelle série du chat remplace l'ancienne. Envie de nouvelles lectures : j'ai commencé A livre ouvert, de William Boyd, parce qu'il est sous forme de journal. Entr'ouvert dans le métro, L'invention de Morel, d'Adolfo Bioy Casares.

Où s'enfuit donc le temps lorsque je commence à écrire ? Et les mots ? ...

25 avril : des mots de bord de mer : galets roulés mouillés, yeux fermés, pensées refoulées, essai de méditation, un soleil apparaît en sur-conscience, trop près, trop violent, frissons. Fragile horizon. Une petite fille sur le sable mouillée défie les vagues, plus grandes qu'elle. "Viens ici, dit son père", assis plus loin, près de sa mère qui lit. Son pantalon en toile légère a été remonté, roulé sur ses cuisses, elle le maintient, petite bonne femme, bébé aux pieds potelés, défi aux vagues de la marée montante.
Le matin, une nouvelle série sur mon chat, reprise le soir. Le mouvement d'une vie simple.

23 avril : exposition sur Francis Bacon, au Musée Maillol. Visions cauchemardesques. Similitudes...

22 avril : une grosse actualisation de ce site. "série 3 - galeries" - "le chat" - "scène de la vie quotidienne, avec fantômes". Des photos, encore des photos. Pas de photo-montage, photos prises dans le noir, longs temps de pose, effets fantômes. Les mots, par contre... mon chat ne m'a pas appris à écrire. Une semaine consacrée à la photo, aucune lecture, ou presque, j'ai lu un tout petit livre, comme on grignote lorsque le temps court trop vite : La petite chartreuse, de Pierre Péju. Reposant. Seulement, je n'ai pas aimé la fin. Elle a emporté le reste. 

 

retour page "repères" du jour