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photo du jour : 21
juin 2004 |
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mois précédents : mai - avril | ||||
29 juin : des vagues, des nuages, des falaises, des goélands, Fécamp et ses galets, sa lumière, son sémaphore, ses brise-lames, déjà quelques photos sur les pages Promenades au fil des jours. A signaler, une exposition (entrée libre) sur Marc Chagall, "Seul est mien le pays qui se trouve dans mon âme", à l'espace contemporain du Palais de la Bénédictine à Fécamp, jusqu'au 26 septembre. 26 juin : ajout d'un carré "fresque" sur la page sommaire - mise en place d'une page évolution de la fresque. 24-25 juin : la fresque,
suite, à suivre. Bingo, je viens de retrouver le titre du film japonais que j'avais tellement aimé, il y a quelques mois : Shara. Film douceur, film magique, intense, aérien, dépaysant, humain. La scène de danse sous la pluie, presque une transe, qui sert d'affiche au film, est magnifique, je crois que mon corps vibrait au même rythme. "Film étrange et beau", oui. Depuis quelques jours, j'ai fortement envie de le revoir. 23 juin : s'offrir une oeuvre d'art... et
il y a de bien jolies choses à la Samaritaine. Bazart
2004, ça 22 juin : nouvelle page : dialogue photographique. Les VouVou frappent encore, jusqu'où iront-ils ? elles ? euh... enfin, voilà, on verra bien. 21 juin : bain de foule, non non, il ne s'agit
pas de la fête de la musique, il s'agit de se plonger dans
la calme serein des Montagnes Célestes, et il semble que
nous ne sommes pas seules à avoir eu la même idée.
Ouh que c'est beau, tous ces rouleaux d'encre et couleur sur
soie ou papier. Finesse, légèreté, grâce.
On essaie de s'approcher de temps en temps pour en voir un détail.
La ligne claire, l'encre ou la couleur délicatement posées,
diluées, comme à peine effleurée sur les
longs longs chemins de papier. On voudrait connaître l'histoire,
les philosophies, on voudrait tout comprendre, on voudrait être
seul et prendre le temps de mieux regarder, prendre le temps
de partir. Dernière salle, ils n'ont rien imaginé,
tout est bien réel, les montagnes existent, la brume les
habille, les dénude au regard. Magnifiques photos de Ah, et puis ce salon de thé, bien caché parmi les boutiques qui font face au Centre Pompidou. Une caverne d'Ali Baba. hors temps : ouverture de la page sur la fresque évolutive - essai sur lequel je réfléchis depuis quelques mois (à suivre) 20 juin : c'était presque la fête de la musique avant l'heure. "Live" au Palais de Tokyo. Mais pas de concert live today avant-dernier jour pour l'expo, juste des clips sur grand écran, une petite préférence pour celui de Björk, bien sûr, et Radiohead. D'autres bonnes choses dont je ne connais pas les noms, et des moins bonnes. C'est normal. Sinon, une expo plastique jolie jolie, enfin toujours une question de scénographie bien faite. On y tournerait, on s'y retournerait jusqu'à en devenir ivre, regarder le plafond, pas très beau le plafond du palais de Tokyo, c'est parfait tout ça, parce que l'ensemble m'en met plein les mirettes. 19 juin (suite) : trois nouvelles photos sur la série 1 19 juin (plus tard) : Il est un moment de fatigue de la vision où elle se fait flou sur les mots, lesquels se mêlent les uns aux autres en une espèce de soupe indéfinissable, dans laquelle se noie, se diluent les paroles de l'auteur. Le mieux est alors de fermer le livre et de regarder le paysage, quel qu'il soit, extérieur - le tunnel du RER - ou intérieur - le couloir du labyrinthe -, peu importe, nous avons passé un seuil, l'astre noir n'a jamais été si près. Toutefois, s'il nous vient à l'esprit de résister devant la page, nous avons le privilège de voir se former une nébuleuse, une sorte de pâte en mouvement. Les paquets informes de mots infidèles à la pensée de l'auteur, racontent alors leur propre histoire, comme s'ils étaient de petits êtres, ils modèlent des creux dans la page, des vagues. Leur âme déferle sous nos yeux. Mes yeux ne m'appartiennent plus, ils me montrent combien je suis aveugle à présent, et comme je l'accepte pour aller plus loin dans cet inter-monde qui devient sidérant. Ai-je alors déjà, moi-même, disparu de la surface de ma propre page ? Osmose intime, proche d'un état de grâce. Nous en sommes là. Nous ne sommes plus là. Le bras est lourd. L'esprit le regarde. L'oeil dort. Ne le croyez pas, l'oeil est en vadrouille sur les fils tendus par les mots émancipés, mutinés, libérés. Comment un esprit regarde-t-il ? A distance. Sa force de gravité attire la main. Elle donne des signes d'éloignement, n'écrit plus sur les lignes, elle s'échappe. Le stylo l'accompagne encore un peu, il la guide, il est le dernier lien entre elle et moi, où suis-je ?, entre elle et le papier, espace offert aux plus grands délires. 19 juin : "Certains écrivains sont des architectes de l'univers, d'autres sont des orfèvres du monde. Nicolas Bouvier est de ceux qui cisèlent lentement et patiemment une oeuvre mince, mais dont le fini n'a pas son pareil. [...] Cet amour du travail artisanal poursuivi jusqu'à la perfection se double d'une constante recherche de l'amenuisement du moi et d'un désir de disparition. Sensible à l'amère cocasserie du monde, Bouvier aime et cherche partout et toujours la légèreté ; Pierrot lunaire ayant du mal à croire à sa propre existence, il rêve de "devenir reflet, écho, courant d'air, invité muet au petit bout de la table". Henri Michaux, son maître à penser, déclarait dans Poteaux d'angle : "Plus tu auras réussi à écrire, plus tu seras de l'accomplissement du pur, fort, originel désir, celui, fondamental, de ne pas laisser de traces." Un paradoxe fonde ainsi l'existence et la production littéraire de Bouvier : le goût de tout ce qui existe et la passion du vide et du rien. Cette contradiction débouche sur une oeuvre vivante mais très épurée, fourmillante d'images et d'odeurs mais fine et tendue comme un arc." Par ces mots, qui me parlent beaucoup, Anne Marie Jaton commence le livre qu'elle a écrit sur Nicolas Bouvier. Je ne connaissais pas Nicolas Bouvier, écrivain-voyageur. La suite du livre me donne très envie de le lire. 17 juin : vu deux expositions, hier, à
Beaubourg. Je ne pensais pas être aussi touchée
par la rétrospective Penone. Encore une fois, preuve est L'exposition d'Aurélie Nemours, Rythme Nombre Couleur, m'a peut-être moins touchée, quoi que, ses Demeures et ses Structures du silence, méritent largement qu'on s'y attarde. Attention à la vision, les petits carrés vous absorbent, et vous renversent. Relevé une petite phrase : "La nature m'a révélé ses lois. J'ai quitté l'accident et conservé les lois. Ce sont elles qui me révèlent le rythme." A.N. (jusqu'au 27 septembre 2004) A signaler aussi, du côté de l'Espace 315, toujours à Beaubourg, lieu dédié à la création contemporaine, trois oeuvres de Kristin Baker, qui travaille sur les courses automobiles, mettant en couleur le mouvement, l'instant. Grands formats impressionnants. Un lien photo : Jérômine Derigny, qui a suivi pendant six ans des enfants en prison - sur le site, quelques archives intéressantes.
14 juin : quelques photos de plus, des coquelicots de Giverny, sur la page des promenades. 12 juin : mise en ligne de Voyage, déambulations en mots et photos, dans la rubrique Promenade du jour 11 juin : "voilà à quoi
sert véritablement le silence, à entendre que ce
qu'on dit n'a pas d'importance." Ce doit être ça,
monsieur Saramago. J'avais relevé cette petite phrase
dans son Radeau de pierre, et voilà que je le retrouve,
hier, en reprenant la lecture de Tristram Shandy. Un radeau de
pierre pour marque page, partir à la dérive dans
le livre de Laurence Sterne. Pis finalement Saramago et Sterne
entretiennent la digression, chacun à leur manière.
Sterne est un maître en la matière. Je riais, hier,
en lisant le chapitre XVIII, c'est tellement vivant qu'on se
croirait en direct live. Bon, je partais sur le silence, et je
cause, je cause. "Le soleil se couchait tout là-bas dans l'Ouest et les lueurs dernières d'un beau jour qui trop tôt s'enfuit s'attardaient amoureusement sur la mer et sur la grève, sur le fier promontoire de Howth, cher et fidèle gardien des vagues de la baie, sur les rochers enrobés de varech de la côte de Sandymount, et enfin, et surtout, sur la paisible église d'où jaillissait par moments dans le silence la voix de la prière [...]" Joyce - Ulysse, 13ème chapitre. A cause des rochers enrobés de varech et de la paisible église. Nous faisons des lieux, nos intimes complices. Je devrais bientôt mettre en ligne Voyage, texte et photos. Je me pose une question à propos de la nouvelle traduction d'Ulysse. Joyce avait sans doute lu la version française qui sortit de son vivant. Penserait-il que celle d'aujourd'hui est meilleure ? par rapport à lui ? par rapport à notre époque ? C'est juste une question, je n'y connais rien. Et pire que tout, je ne suis malheureusement pas en mesure de lire Ulysse dans le texte. 05 juin : "Qu'est-ce que l'Odyssée, sinon
le mythe de tout voyage."
- Italo Calvino - Les "odyssées"
dans Tout ça pour dire qu'une carte de Raphaël est arrivée, sur récit. 02 juin : A la Une : le fossoyeur est amoureux de la funambule. C'est le bruit qui court, un bruit qui court vite, d'autant plus vite qu'il est aveugle, se cogne contre les murs qu'il rencontre et ricoche, éclate, se déforme et se multiplie comme un immense rire dans un hall de gare désaffectée. Il court, et je m'essouffle à vouloir suivre cette cacophonie. Pause. Je me présente, je suis pigiste... suite à lire sur le jour 11 du récit |
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