|
![]() |
|||||||||||||||||||||||||||
05 mars 05 :
. ![]()
27 février : notes ou extraits du journal à
s'écrire un jour. Un jour : extrait de l'enchevêtrement
des periodes. Un jour, extrait d'un cahier vierge. Un jour perdu
dans les fantasmes de l'avenir. Imaginaire perdu dans l'enfance,
perdue dans l'imaginaire. Insondable. Trêve de commentaires,
extraits : "Ecrire suspend l'arrêt de mort",
écrivait Maurice Blanchot. Ce sont presque les premiers
mots d'un livre : Ecrire, pourquoi ? quarante et un écrivains
et poètes répondent à la question, ceci
donne un premier livre aux editions Argol (à suivre...).
Liste des écrivains : P. Beck, T. Beinstingel, P. Bergounioux,
B. Chambaz, E. Chevillard, M. Deguy, P. Djian, A. Ernaux, J-M.
Espitallier, P. Favier, E. Faye, C. Fellous, P. Forest, D. Garcia,
C. Garcin, A. Gellé, J. Gracq, C. Guilbert, Y. Haenel,
E. Jacquet, L. Janvier, F-Y. Jeannet, C. Juliet, H. Lucot, J-M.
Maulpoix, M. Moreau, E. Nardon, P. Nizon, B. Noël, V. Novarina,
Y. Pachet, C. Pennequin, V. Pittolo, C. Prigent, N. Quintane,
J. Reda, M. Redonnet, T. Samoyault, J. Serena, J. Stéfan,
E. vila-Matas. Ceci ne figure nullement dans les notes du journal
du jour, enfin, n'y figurait pas, n'y figurera pas, pourquoi
est-ce que je recopierais ces noms ? Pourquoi les ai-je recopiés
? Comme si on volait l'âme de l'autre en prenant une photographie.
Peut-être parce que j'ai lu certains de ces auteurs, peut-être
pour me rappeler qu'"Ecrire suspend l'arrêt de mort".
hum... Ne pas écrire suspendrait quoi, alors ? l'arrêt
de vie ? rehum... entre deux arrêts, vous pouvez observer
sur votre gauche... "Tu ne vois pas que le blanc n'est plus
le même à droite de la ligne qu'à gauche
?" - Matisse. Cette phrase, je l'ai trouvée dans
un autre livre. Des mots dont on ne ressort pas avec le regard
vide. Mais le regard plein d'envies de vie, de curiosité.
Une histoire de couleurs, un chirurgien opère un peintre,
les rouges se mêlent, s'emmêlent avec bonheur. De
mots en mots, le peintre offre son regard au chirurgien avant
de mourir. Les chapitres sont entrecoupés de paroles de
peintre, de poètes, d'écrivains. "Que peut-on
contre la mort ? Pas grand-chose, répond le chirurgien.
Apprécier les couleurs de la vieillesse, répond
le peintre. Et, si possible, finir en beauté." Ce
livre, c'est Le peintre au couteau, d'Ollivier Pourriol
(Grasset). 24 février : les anémones, regards confidentiels, quelques photos... 20 février : travail photographique : sur le noir
et blanc
les émergences... :
17 février : vernissage au Palais de Tokyo, hier,
et comme toujours énormément de monde, surtout
du Ci-dessus, ci-dessous, quelques variations sur l'ambiance du musée (recompositions faites à partir de photos prises hier), côté expo... 14 février : variétés et répétitions... cacophonie et surprises, la petite découverte du jour : ""Hashirigaki" est un voyage naïf et ludique, qui sidère bien plus quil nexige de réfléchir, et dont on ressort vaguement hilare. Sans trop savoir pourquoi. Ou presque, car Hashirigaki est une pièce jouissivement maniaque sur la dépression, et la capacité de lhomme à associer, à imaginer, à rêver, pour sen sortir." Hashirigaki, un délire de sons, de mots, de langues, d'imagination ; c'était le programme de l'Atelier de création radiophonique de F.C., de cette nuit. Toujours sur France Culture, en hommage à Susan Sontag (critique, essayiste, romancière, novelliste,, dramaturge, metteur en scène de théâtre, cinéaste), décédée en décembre 2004, rediffusion de l'émission à Voix nue de janvier 2001, de lundi à vendredi, et une belle émission hommage, proposée par Philippe Forest, avec de nombreuses autres voix (A. Tabucchi, Tzvetan Todorov, C. Thomas, etc). "L'écrivain qui est en moi se méfie de la bonne citoyenne, de l'embassadeur intellectuel, de la militante des droits de l'homme... L'écrivain est plus sceptique, plus en prise au doute que la personne qui essaie de faire et de soutenir ce qui est bien.... La littérature, c'est le dialogue, la capacité de réaction. La littérature pourrait être décrite comme l'histoire de la capacité humaine à réagir à ce qui est vivant et à ce qui est moribond... Les écrivains sont des créateurs et pas des propagateurs de mythes... La littérature peut nous dire ce qu'est le monde..." (Susan Sontag). Un site : Susan Sontag, une femme d'exception. 13 février : les dessins de David
Retour sur le site de Louise Merzeau ce matin : j'ai eu l'occasion de feuilleter son livre de photos en librairie, Au jour le jour. Et toujours sur son site, des photos comme je les aime, et des liens vers des sites de photos comme je les aime. Fraîcheur du quotidien. Hier, décès du peintre Paul Rebeyrolle. Un article sur le blog de Pierre Assouline Un site labyrinthe, Désordre. Une promenade, une errance. Il faut fouiller, lire les feuillets, choisir un livre dans les bibliothèques, ouvrir des dossiers, soulever le torchon, de liens hypertextes en liens hypertextes, nous voici arrivés devant une page de L'invention de la solitude, de Paul Auster, un clic, et voilà maintenant un extrait de Mythologies, de Roland Barthes... la liste des synonymes du mot désordre... quelques uns mènent en Enfer, d'autres sur d'autres sites. Fou, tout en écrivant ces mots, j'y ai encore passé près d'une demie-heure. 27 janvier :Ici. Ecrire comme ..... dessiner l'espace, l'ouvrir, se tenir prêt à franchir le seuil, se déplier, prendre possession, tendre ses muscles, tendres, comme une caresse, écrire. Improvisation. Le souffle est court, proche du soupir ultime. Comme si un trou là, dans l'instant, une déformation subite, le manque et le vide qui s'enfle autour, toujours le vide à ce moment-là, vide qu'on essaie de balayer d'un revers sans effet. Le geste est vain, le geste n'est pas car le vide n'est qu'une impression. Et moi dedans, tenant une clé imaginaire devant un trou, un oeil. Par la fenêtre de la chambre, je m'attarderais devant les bâteaux qui passent, je clignerais des yeux, aveuglée par le soleil d'hiver, je sommeillerais sur le pont du paquebot qui quitte .. Réveil. Pas de fenêtre ici de l'autre côté, sinon ce livre où je le vois écrire. Je l'imagine à ma place, ou plutôt je m'imagine à la sienne. C'est un peu pareil. Dans un cas le désert et la soif, ces mots, dans l'autre la source limpide, les siens. Le désert ne se plaint pas de ce qu'il est, et la source ignore où elle va. Je puise dans le monde jailli du mouvement de ses sens. Je suis, à l'écrire, avec sa traîne de monde derrière sa plume, majestueuse comète d'encre filant la trame d'un univers vibrant de l'énergie des mots, un monde de sang, de coeur, d'artères et de ruelles, un monde vivant, le sien, bouillonnement de salive, la mienne, où ses mots se télescopent, balbutient, deviennent une bouillie au bout de mes doigts qui jappent de bonheur devant le clavier comme un chien fait la fête à son maître. Un monde d'ivresse dans un tourbillon de calme, comme si je m'ordonnais de dormir, de tomber, léthargie et torpeurs, menant à l'éviscération des sentiments, au triomphe de la raison, au vide encore et ses mirages, mais aussi comme si mon corps était ouvert, et dedans une porte entrebaillée sur une chambre, une table recouverte d'une nappe de lumière, un cahier, et la chaise en dehors. Là, il est assis devant la fenêtre. Je le vois de dos, écrire de longues heures durant, avant que mon regard s'éloigne, la porte refermée, mon corps comme une écriture, là-bas. ...suite janvier |
||||||||||||||||||||||||||||
pages précédentes : janvier 2005... - juillet 04 - juin 04 - mai 04 - avril 04 |